C’est une quatrième génération avec un tout nouveau look que Subaru nous offre cette année. On connaissait la Impreza avec ce visage depuis 2007. Pour la première fois de l’histoire de la marque, on sépare la Impreza des modèles WRX et STi, qui eux gardent l’apparence du modèle 2011. Après m’être amusée en ville, sur la route et sur la piste avec la plus petite et la plus abordable des modèles Subaru, je vous livre mes premières impressions.
En plus d’une allure un peu moins jeune et moins sportive, un changement important se retrouve sous le capot de la 2012 : son moteur plat Boxer de 2.0 litres. Tous les constructeurs tentent de battre des records d’économie de carburant. C’est dans cette optique que Subaru a rapetissé la cylindrée d’un demi-litre, non pas sans effet secondaire. On obtient tout de même 148 chevaux et 145 livres-pied de couple dans cette voiture à traction intégrale qui fait bonne figure lors de nos hivers canadiens…Mais on s’ennuie des 170 chevaux qu’elle possédait avant. Le principal problème se situe au niveau de la boîte de transmission automatique à variation continue CVT Lineartronic qui, trop bruyante à mon goût, ne met pas en valeur ce que le moteur s’efforce à produire. Cependant, je dois avouer que sa consommation moyenne théorique de 6.5 litres par 100 kilomètres se rapproche dangereusement de celle d’une voiture deux roues motrices, avec tous les avantages d’une puissance aux quatre roues!
Les tests parlent d’eux-mêmes : cette nouvelle génération d’un modèle qui a fait ses preuves n’abaisse en rien la qualité du produit. Le freinage, à une vitesse de 100 km/h, se boucle en 37 mètres. La distribution électronique de la force de freinage permet un excellent contrôle, même en situation d’urgence, et les freins à double piston à l’avant et à piston simple à l’arrière font un travail remarquable. Pendant le slalom, le système de contrôle de stabilité s’est actionné en douceur, afin de rétablir l’équilibre de la voiture. Qui plus est, les suspensions indépendantes avec jambes de force à l’avant et à double triangulation à l’arrière se manient très bien en plus de rendre le tout très souple tout en demeurant précis. Évidemment, l’accélération impressionne un peu moins avec ce moteur 4 cylindres à plat de 2.0 litres. Bien qu’en théorie, un temps sous la barre des 10 secondes devrait suffire à atteindre la vitesse de 100 km/h, je n’ai pu faire mieux que 11.3 secondes. Peut-être que ce temps pourrait être amélioré avec l’embrayage manuel, sait-on jamais…
Physiquement, son remaniement me laisse perplexe. Commençons par les points positifs. L’habitabilité est impressionnante. Avec une voiture qui possède sensiblement les mêmes dimensions que celles de la génération précédente, les ingénieurs japonais ont su en tirer le maximum et éloignent toute chance de claustrophobie! Le pare-brise avant est plus angulé et avancé de 200 millimètres, ce qui modifie notre perception. Nous devenons reculés par rapport à ce qui se passe devant nous et, par conséquent, notre vision est élargie. Après quelques minutes d’adaptation, j’ai beaucoup apprécié cette nouvelle conception de l’espace. La position de conduite s’avère excellente; chacun y trouve son compte avec tous les ajustements du siège et du volant. Les commandes, quant à elles, ont été modernisées, mais demeurent très efficaces, ce qui ne surprend plus avec Subaru. D’autre part, le modèle à hayon que j’ai eu la chance d’essayer offre un volume de chargement important, soit de 1407 litres une fois les sièges abaissés. C’est presque l’équivalent de ce que l’on retrouve dans certains VUS, comme le Kia Sportage par exemple, qui alloue quelque 140 litres de plus.
Ce qui me plaît moins, vous l’attendiez, consiste en cette perte de férocité qui émanait de la Impreza précédente. Malgré ses débuts plutôt difficiles en Amérique du Nord, Subaru s’est enfin emparé, depuis quelques années, du succès escompté en s’approchant constamment des chiffres de ventes des Honda, Toyota et Mazda de ce monde. Il demeure évident que son rouage intégral lui donne un avantage considérable. Cependant, en voulant se comparer, s’approcher et battre ces autres constructeurs japonais populaires, Subaru a perdu de son caractère unique, hors norme, visant un public moins formaliste. Ce nouveau modèle pourrait aussi bien s’appeler Matrix ou Mazda 3, et on n’y verrait que du feu. Cette vive singularité s’est conformée et banalisée, au grand désarroi des adeptes de la marque, que je suis.
Oui la Impreza 2012 reste très bien équilibrée, offre une expérience de conduite agréable et sécuritaire, propose des performances de freinage et de tenue de route dignes de mention, en plus de son espace intérieur surprenant et de son prix de base de 19 995$ plus qu’impressionnant. Mais, en faisant peau neuve, elle a pris un coup de vieillesse!