Enfin, l’été se pointe le bout du nez. On peut s’en réjouir pour plusieurs raisons. Notamment pour les déplacements sur la route qui sont sans équivoque facilités pour vos employés.
Il serait tout à fait humain de se laisser emporter par l’enthousiasme et de diminuer son attention au volant. Par contre, il est drôlement important de comprendre les limitations physiques du véhicule que vous conduisez, dans ces conditions printanières.
Les températures étant modérées, l’asphalte sur lequel vous roulez ne sera ni gelé, ni chaud. L’adhérence des pneus sur la route en avril et mai ne peut égaler celle de juillet, dans des conditions similaires bien sûr. Et ce bitume a probablement eu la vie dure (surtout avec notre hiver rigoureux). Conséquence : les imperfections, les crevasses, les résidus et les nids-de-poule abondent.
L’adaptation de votre conduite devient alors primordiale. La limite est repoussée par rapport aux temps enneigés, je le concède. En revanche, chaque conducteur doit constamment s’ajuster à la chaussée, aux conditions de la voiture et aux pneus sur lesquels elle roule et ce, 12 mois par année.
Au cas où ces notions vous sembleraient évidentes ou, au contraire, incompréhensibles, revenons à la base avec un peu de théorie afin d’approfondir le sujet.
Le pneu s’avère la seule composante qui relie la voiture à la route. Les transferts de poids de l’auto auront indéniablement une conséquence sur le comportement du véhicule. Mais toutes les réactions physiques se font par l’entremise de ces fameuses semelles de caoutchouc.
Un pneu ne peut effectuer qu’une seule tâche à 100 %. Lorsqu’on accélère, toute la puissance transmise aux roues meut le véhicule. Le même principe est suivi lors de la décélération. Une efficacité maximisée peut être atteinte si et seulement si l’accélération ou le freinage se font en ligne droite. D’autre part, lorsqu’on tourne le volant à vitesse constante, le pneu se consacre entièrement à la rotation.
Le cercle d’adhérence
Il est fréquent, dans notre conduite quotidienne, d’imposer des commandes mixtes à notre bolide. C’est-à-dire qu’on veut tourner et accélérer en même temps, ou encore changer de voie en freinant. Ce n’est pas une erreur en soi. Par contre, il est capital de comprendre ce qui se passe en-dessous de notre siège au moment de ces manoeuvres.
Comme une image vaut mille mots, voici un schéma qui illustre bien comment fonctionne la tenue de route.
Ce cercle d’adhérence démontre la répartition du travail d’un pneu lorsqu’on lui attribue plusieurs tâches à la fois. Le pourcentage d’efficacité est alors divisé entre les commandes.
Plus concrètement, si un pneu peut tolérer 1,4 force G en accélération ou décélération et 1,4 force G latéralement, il lui est impossible de générer cette valeur maximale dans deux directions en même temps. Il ne faut donc pas penser que le ralentissement sera aussi efficace si l’on freine en tournant, une partie de cette force étant transférée latéralement.
Revenons à l’essentiel
Être alerte à l’environnement peut vous sauver bien du souci. Si la route est mouillée, huileuse ou recouverte de sable, la voiture ne se comportera pas de la même façon que sur une surface sèche. Soyez conscient et cherchez à placer vos roues où l’adhérence sera la meilleure, tout en gardant en tête qu’un pneu a une limite physique qu’il ne faut pas franchir afin de garder le contrôle.