Présentement meneur au championnat, Maxim Lemoine n’est pas le pilote le plus expérimenté du plateau. Il a débuté les compétitions de drifting du DMCC l’an passé seulement, en catégorie Pro Am. Cette année, il a décidé de se mesurer aux pilotes Pro du Québec. Il impressionne avec sa première place au championnat, à un seul petit point devant Marc Landreville.
On remarque facilement ce pilote sur la piste grâce à son Chevrolet s10 1999. Voici ce qu’il avait à nous dire lors de la quatrième ronde du championnat DMCC 2013, qui avait lieu à Victoriaville.
Maxim Lemoine, comment as-tu débuté le drifting ?
J’ai acheté mon camion alors que j’étais âgé de 15 ans. Je n’avais même pas de permis de conduire! L’année suivante, je le faisais déraper dans les stationnements, je pratiquais les « clutch kick » et j’adorais ça. J’ai assisté à des compétitions du championnat DMCC et j’ai voulu y participer. J’ai tenté de vendre mon camion pour me procurer une Silvia. Mais comme je n’ai pas trouvé d’acheteur, j’ai décidé de le transformer en bolide de drift. Je me suis dit : « J’ai appris avec ce camion, maintenant je vais gagner avec ! »
J’ai commencé à le modifier il y a six ans. Toute ma paie y passait, et même plus ! Mes parents m’ont donné un bon coup de main pour me permettre de faire ce que j’aime. En 2011, je l’ai amené sur la piste pour la première fois. J’ai seulement pratiqué quatre fois, dans le cadre des 418 Drift Days. C’était encore un prototype. Peinturé noir et jaune, il était laid et la suspension était soudée !
Qu’est-ce qui t’a poussé à participer au championnat Pro Am en 2012 ?
Pendant l’hiver entre 2011 et 2012, j’ai tout modifié moi-même. Le moteur, le châssis… Il fallait 800$ pour s’inscrire en Pro Am à l’époque. J’ai travaillé fort pour accumuler ce montant-là. J’étais bien motivé. À la première compétition, il pleuvait. J’étais tellement habitué de déraper sur la neige que pour moi, c’était facile. J’ai gagné ! Je roulais avec des vieux pneus usés. Les 1000$ accumulés grâce à ma victoire m’ont permis d’acheter des pneus neufs. J’ai gagné la deuxième manche aussi ! Je ne pouvais pas y croire. Mais au troisième événement, j’ai terminé 12e. C’était un coup dur. Comme le reste de la saison s’est bien déroulé, je suis resté premier au classement et j’ai remporté le championnat Pro Am !
Quelles modifications as-tu apporté à ton Chevrolet cet hiver ?
Cette année, j’ai changé le moteur pour un LSX 454 développé par Chevrolet Performance. Il a une puissance de 700 chevaux. J’ai installé des roues et des pneus plus larges pour une meilleure adhérence et j’ai changé mes suspensions, suite à ma sortie de piste à Montmagny à la fin de la saison passée. De plus j’ai fait peinturer l’auto. J’étais alors prêt pour participer au championnat DMCC en catégorie Pro.
Crois-tu que c’est plus compliqué de modifier un camion qu’une voiture ?
Non, ce n’est pas si mal. Mais tout est fait à la main. J’ai des suspensions à lames à l’arrière tandis qu’à l’avant, on retrouve des amortisseurs indépendants ajustables (coilover). Si c’était un handicap de rouler avec un gros camion comme celui-là, je ne serais pas premier au championnat !
Ma priorité demeure la fiabilité. C’est beaucoup moins stressant lors des fins de semaine de compétition. Je vois les autres équipes qui manquent de temps pour ajuster et réparer leur auto. De notre côté, tout est prêt.
Dis-moi Maxim Lemoine, quel est ton objectif cette saison ?
Au printemps, mon but était de me qualifier à chaque ronde et de tranquillement progresser en accédant au top 8 et au top 4… Je n’avais jamais vraiment visé de podium. J’ai terminé 8e à la première ronde du championnat DMCC à Montmagny et j’ai gagné la ronde suivante à St-Eustache ! Ensuite, j’ai terminé sur la deuxième marche du podium à Ste-Croix. Alors c’est certain qu’en cours de route, mon objectif a changé. Secrètement, j’aimerais remporter le championnat. Mais parfois, je me dis que c’est impossible! Je suis encore une recrue après tout. Je me bats contre des pilotes qui roulent depuis 10 ans. Comme Pat Cyr par exemple, mon idole de jeunesse, contre qui j’ai fait un « One More Time » au début de la saison. Pour moi, c’est surréel d’avoir pu lui tenir tête !
Mon avantage, c’est que j’ai beaucoup de temps de piste. En plus des compétitions, je m’entraîne sur la piste au moins une dizaine de fois dans la saison.
Source : www.auto123.com